samedi 30 juin 2012

29/06/2012

Hier fut une sacrée journée!


Le matin: trouvage de chaussures!
Ceux qui me connaissent comprendront pourquoi cet évènement si banal pour le commun des mortels vaut le coup d'être mentionné dans un blog...
J'explique vite fait pour les autres: devoir acheter des chaussures me demande souvent un ou deux bon mois de préparation psychologique tellement je déteste ça!

Il faut:
Toute contente
de mes chaussures neuves
 qui ne font même pas mal
aux pieds!
- qu'elles me plaisent (pas trop foncées, ni trop claires, pas pointues, pas qui font "pétasse", originales, confortables, et une bonne dizaine d'autres critères...), 
-qu'elle m'aillent (et vue mes petons tout déformés, c'est pas gagné!)
-qu'elles ne soient pas chères (En France, 20€ max! Toujours difficile de payer pour l'un des truc qu'on déteste le + au monde!!)

Enfin, mission réussie, et miraculeusement sans (trop) de crise de nerf! Julien qui m'accompagnait a encore même tous ses cheveux!
 ;-p



L'après-midi: promenade au parc de la rivière Batiscan 
avec, pour notre + grand bonheur, une nouvelle immersion en pleine nature!


Nous avons suivis plusieurs sentiers soit dans la forêt, soit au bord de chutes d'eau.






















Puis, au bout d'une petite dizaine de kilomètres, nous arrivons devant un panneau nous indiquant que le prochain sentier était fermé. Pas de chance, c'est justement celui que nous devions prendre pour terminer la boucle et revenir à la voiture...
N'étant pas à la base de grands sportifs, nous commencions à sentir la fatigue, surtout dans nos jambes, et la perspective de refaire le chemin inverse était un peu décourageant malgré la grande beauté du paysage...


Nous avons donc été nous renseigner à un poste d’accueil pas très loin. On nous dit que le sentier est fermé car il est en réaménagement, mais que c'est quand même possible de passer, qu'on aura juste peut-être à un moment un peu les pieds dans l'eau.


Nous continuons donc notre route par le chemin initialement prévu, et au bout d'environ un km, nous arrivons à un endroit où le pont est manquant. 

Julien qui n'aime pas trop etre mouillé, décide de voir un peu plus loin s'il ne peut pas traverser en passant de cailloux en cailloux.

Moi qui aime bien me tremper les petons, j'opte pour traverser directement. 



Résultat des courses: 
moi, trempée quasi jusqu'à la taille (ça ne paraissait pourtant pas si profond...) et Julien, une chaussure pleine de vase, une autre mouillée...



Nous avons ensuite continué sans trop d'encombre et sommes arrivés à bon port (il faisait tellement beau que mon pantalon a presque eu le temps de sécher!)


Nous avons pu voir sur le chemin l'ancien barrage hydroélectrique, les grandes chutes alimentant l'actuelle centrale électrique, la maternité des chauves-souris, et encore de jolis paysages.









Le soir: concert!




Avec notre petite quinzaine de km dans les pattes, nous avons filé ensuite au concert des Cowboys Fringants, donné à Trois-Rivières, dans le cadre du Festivoix.
(Le Festivoix se déroule du 28 juin au 8 juillet, nous vous feront un billet à la fin pour vous faire un petit résumé de ce qu'on a pu y voir).










mercredi 27 juin 2012

Encore bien plus grande...





Comment parler de notre expérience québécoise (enfin, pour le moment, surtout autour de Trois-Rivières), sans aborder la grandeur, la majesté, la magnificence de la nature qui nous entoure?!
Il est + que temps de lui rendre un peu hommage dans ce blog, tout en vous contant par la même occasion quelques unes nos visites, tites photos à l'appui! :-)




Quand nous avons vu la ville des Trifluviens pour la première fois, tout était recouvert d'un blanc et silencieux manteau... 

Nous aurons bien des occasions cet hiver d'admirer encore ces jolis paysages enneigés.


Et puis le soleil a sonné, et la nature s'est éveillée...


 Le printemps est incroyable ici, en seulement quelques jours, le tout petit bourgeon se transforme en feuille. C'est à peine exagéré de dire qu'on la voit pousser devant nous. Si vous passez au même endroit le matin et le soir, vous êtes obligés de constater l'évolution. 
En quelques semaines, Dame Nature à complètement délaissé son somptueux manteau blanc, pour sa non moins magnifique robe verte!  




NOS VISITES DANS LES SITES NATURELS




Au mois de mai, nous avons été voir le parc des chutes Saintes-Ursules, situé à une cinquantaine de km de Trois-Rivières


Au milieu d'un bois, on peut y admirer plusieurs chutes d'eau crées par la rivière Maskinongé. La + grande atteint 30 mètres. 




C'est un endroit qui m'a véritablement transportée car on ressent tour à tour la tranquillité du ruisseau paisible qui serpente dans une forêt sereine, puis la force spectaculaire de ces puissantes chutes. 

 Ce lieu est rempli d'une incroyable et belle énergie, j'en suis ressortie ressourcée, cela reste un grand souvenir.









Un autre moment magique pour moi, a été lors de la promenade au Parc de l'ile Saint-Quentin, non pas tant cette fois par le lieu (car c'était à la fin avril, la verte explosion n'avait pas encore trop commencée), mais par cet évènement: un petit oiseau qui se pose sur ma main. 

ça peut paraître bête comme ça, mais moi ça m'a procuré une très grande émotion: le temps s'est suspendu, le décor s'est effacé, et je ne me souviens plus si mon coeur s'est arrêté ou s'il a battu 20 fois + vite...
 Un grand merci à Mélanie, Jérôme, Océane et Vincent pour ce bel instant et pour la photo :-)

C'est aussi pendant cette ballade qu'on a pu voir nos premières marmottes! 


Nous avons vu également toute une foule de canards, oiseaux de plusieurs espèces, et bien sûr d’écureuils!! 



Nous sommes retourné au parc de l'Ile saint-Quentin début juin, et là nous avons vu beaucoup moins d’animaux, mais la beauté des arbres, de la lumière, de la nature était époustouflante!




( à titre de comparaison pour illustrer ce que je disais + haut sur l'explosion du printemps, voici une photo du même lieu pris un gros mois avant!):






Un autre lieu splendide: le parc national de la Mauricie.

Nous y avons été il y a deux semaines. Nous n'en avons visité qu'un tout petit bout (ce qui nous à quand même pris la journée... sa superficie totale est quand même de 536 km², donc forcément faudra un paquet de visites pour tout voir!!), mais nous avons été totalement conquis encore une fois par la majesté des lieux. Voici quelques photos, qui restent bien moins belles que la réalité:







Julien dont les grands espaces le font rêver, a particulièrement apprécié les grandes vues dégagées











Où est donc passé père castor?












Une forêt gigantesque et féerique:




















Des petits endroits magiques, idéal pour prendre notre pique-nique:





Nous avons eu de nombreux  petits compagnons de route: écureuils, grenouilles, oiseaux, libellules, papillons... 
Mais aussi nettement moins sympa: les moustiques...


Voici le moment où vous êtes absolument obligé de vous ébahir devant cette extraordinaire et sublissime photo:

QUI A DIT "ON DIRAIT UN GROS CORNICHON"??

Ce cornichon, je veux dire cette magnifique grenouille, a charmé notre appareille photo, qui, ignorant la peur et le danger et n'écoutant que son coeur, a sauté dans l'eau vaseuse pour retrouver sa bien-aimée...
Résultat, la belle ingrate s'est sauvée, et Don Juan est resté en réanimation plusieurs jours avant de miraculeusement ressusciter!

Sur la route du retour, nous avons eu la chance de voir  juste devant nous, un orignal qui marchait sur la route!!
(Mais à cause des exploits de M'sieur Don Juan, nous n'avons pas d'image de cette inoubliable rencontre).

mardi 26 juin 2012

Tout est une question de taille

J'avais fini mon dernier billet en abordant le sujet de la taille des électroménagers. J'entends en ce moment même notre laveuse tourner, me rappelant encore le quasi-désarroi de notre bailleur lorsque nous avons posé les yeux sur ledit objet, s'excusant presque de la petite taille de l'équipement. Mais il n'y a pas que sur les électroménagers que nos amis québécois ont des divergences d'opinions avec nous autres français. Cela porterait presque sur quasiment tout ce qui se mesure ! C'est parti pour un florilège d'exemples.

En habitation, notre modeste trois et demi (pour rappel, qui s'avère être l'équivalent d'un F2), qui doit chiffrer dans les 40m², était présenté par notre toujours si cher bailleur comme un logement parfait pour un célibataire ! Nombre de parisiens doivent baver devant ce concept quasi-surréaliste pour eux, mais je vais leur donner de quoi avoir des sueurs froides : un quatre et demi (donc un F3) de 50m² minimum est ici le nid parfait pour un couple, et ainsi de suite, le tout pour des tarifs plus que raisonnables. Quand aux étudiants, ils doivent se "contenter" d'un deux et demi, soit un grand studio ou un F2 avec cuisine non indépendants (pour des tailles constatées de visu se présentant entre 25 et 40m²). Dur pour ces pauvres étudiants, n'est-ce pas ? Mais après tout, il faut bien caser leurs électroménagers de 30 pouces (soit 76cm) de largeur standard. Hum...

Si cela s'arrêtait ici, ce ne serait qu'une petite particularité. Mais non, sur les routes aussi, la folie des grandeurs règne en maître. Ainsi, notre véhicule fraichement acquis est un 4x4 de "petite" taille, à savoir un Mazda Tribute (qui a un clone chez Ford, l'Escape) dont les dimensions sont les suivantes : 1.8m de large, 1,76m de haut et 4.39m de long. Chez Ford (qui a conçu notre petite bestiole), il s'agit du 4x4 le plus compact et la gamme au-dessus passe à l'Explorer (dont je tairais les mensurations, par flemme de les chercher plus que pour ne pas vous faire peur). Notre charmant moyen de locomotion est qualifié de "camion" par bien des canadiens, donc tout un chacun conduit un camion sur les routes.
Mais le plus intéressant arrive : les grands, les magnifiques, les tonitruants pick-up Ford série F, véhicule le plus vendu chez notre voisin les USA. Comme ça, le nom ne doit pas bien vous parler, alors imaginez une musique country, le Texas, la bannière étoilée de nos chers rangers américains... Voilà, vous y êtes, le Ford F150 de la série Walker Texas Ranger ! Enfin, la gamme F, dont le F150 est le plus petit modèle, car cela va jusqu'à l'utilitaire renforcé F450 Super Duty (rien que le nom fleure déjà le rêve américain). Je ne peux que me délecter à imaginer vos expressions effarées lorsque vous lirez les chiffres qui vont suivre :
-Longueur du modèle régulier (ce terme veut dire "normal" icitte) : 5.37 à 6.31m (si si, vous lisez bien, à titre de comparaison une familiale française Peugeot 407 avoisinait les 4.7m)
-Longueur du F450 Super Duty : 5.75 à 6.65m (vous ne délirez toujours pas)
-Largeur : 2.46m
-Hauteur : 1.87 à 1.94m
-Réservoir : jusqu'à 136l (selon modèles), le plein doit faire mal
-Moteur V6 ou V8 allant de 302 à 411ch
Bien sûr, ce léviathan de la route n'est pas chose rare ici, on en croise facilement une quinzaine par jour, au bas mot. La première fois qu'on en croise un, ça fait bizarre. Je n'ai toujours pas compris comment leurs propriétaires arrivent à manœuvrer ces monstres quand il s'agit de les garer...
Toujours au sujet automobile, les petites automobiles économiques sont des Toyota Yaris ou équivalent. Mais comme le canadien, au même titre que son homologue états-unien, est un incorrigible adepte de l'adage "plus c'est grand, meilleur c'est", la Yaris se voit souvent affublée d'une malle, allongeant sa silhouette et le volume de son coffre à travers 25 bons centimètres supplémentaires. Quand il s'agit de taille, on ne se refait pas, même les petites se doivent d'être grandes.
Quand aux routes, elles sont à l'avenant des "choses" qui y ont élu domicile : larges, très larges, on y caserait parfois deux voies européennes sur une simple voie d'ici.

Je ne pouvais pas finir ce tour des largeurs nord-américaines sans parler de nourriture. Cela eut été un crime de passer outre le détail du menu quotidien que nous rencontrons ici.
Commençons par le beurre, qui accompagne tout. Outre les habituels pop-corn au beurre et autres appels au cholestérol, essayer de passer commande d'une pizza ici : on vous proposera des frites et du beurre pour accompagner et accélérer votre futur infarctus du myocarde. Oui, dans ce pays une pizza s'accompagne de frites et s'arrose d'une louche de beurre, on ne badine pas avec le gras !
En parlant de pizza, imaginez mon désarroi lorsque j'ai voulu acheter un paquet de légumes surgelés (ne relisez pas cette phrase, le lien avec les pizzas arrive sous peu). Arrivé au rayon surgelé de mon supermarché local, je contemple les 50 portes du rayon auquel je fais face, subodorant quelque piège culinaire face aux emballages qui s'exposaient face à ma personne. Qu'à cela ne tienne, j'aborde vaillamment le rayon, passant devant les 6 portes de viandes et poissons, puis les 8 portes de choses (et je pèse soigneusement le mot employé) préparées à réchauffer, les 15 portes de pizzas de toutes sortes, les 16 portes de glaces (je les ai comptées), les 3 portes de desserts glacés (et autres fruits surgelés)... Pour enfin arriver à deux malheureuses portes regroupant les quelques paquets de légumes, esseulés tout au fond de l'allée.
Quand aux volumes de ventes... Lorsque j'ai voulu me remettre de mon excursion en rayon surgelé, je me suis rendu au rayon viande, pour tomber nez à nez avec un spécial (nom canadien des promotions) sur la viande hachée conditionnée par pack de 2Kg, ou un autre pour 3Kg de poitrine de poulet (je ne parle que du rayon frais, les surgelés c'est pire)... Je vous passe les détails sur les autres rayons, mais vous n'échapperez pas à deux photos représentatives sur le beurre et la margarine.
Nous n'avons vraiment pas les mêmes notions culinaires.

Au passage, deux conseils qui pourrait vous sauvez la vie :
-si un jour vous avez très faim, prenez une portion dite régulière. La grande portion est à évaluer en dernier recours, suite à un jeûne pendant les 72 dernières heures et uniquement si vous avez 8 heures de disponibles devant vous afin de vous abîmer dans une petite sieste digestive.
-lorsque vous vous rendez dans un magasin en été par 25°C ou plus, prévoyez un petit pull. Beaucoup d'établissements voient leur climatisation réglée sur "froid polaire" dès le que l'été pointe le bout de son nez.

Ford F450 Super Duty tractant une ridicule petite caravane. Notez le double train de pneus sur l'essieu arrière
Un pot de glace (voir vidéo suivante) avec une main pour l'échelle (car la vitre donne une fausse impression sur la vidéo)... Enormissime !
Vous pouvez cliquer sur le carré en bas à droite de la vidéo pour l'afficher en plein écran
(plus pratique pour bien voir)

Un pot de margarine de 3,17Kg face à un  beurre de 250gr (petit)
Notez la marque Sans Nom, déposée ici (ils ont réussi !!!)
Toujours le même point de comparaison face à un autre format géant
Ce camion se conduit avec un permis de classe 5, soit l'équivalent du permis B français
Un bus ? Non, juste un camping-car. On ne le voit pas sur cette photo, mais il n'a pas grand chose à envier à un bus RATP question longueur
Notez la prise, pour l'alimenter et chauffer le moteur en hiver (aussi dispo sur les voitures dont la notre)

samedi 16 juin 2012

Chez nous, Trois-Rivières

J'avais dans un premier temps prévu de faire un billet intitulé "Trois-Rivières, chez nous", vous présentant succinctement la ville et notre nid douillet. Mais face aux proportions improbables que prenait ma création, presque à l'encontre de ma volonté, j'ai dû la couper en deux (et garder certaines idées pour d'autres fois). Vous aurez droit non pas à un, mais à deux posts !

Celui-ci fait donc directement suite au précédent billet, prenez le comme tel.

Nous avions dans un premier temps décidé de se passer de véhicule, parce qu'en un an de PVT l'investissement nous semblait superflu. Nous avions donc trouvé un logement fort sympathique proche du centre ville et du point de correspondance principal des bus (ligne direct vers Trois-Rivières Ouest, les quartiers et centre commerciaux du nord, 15 minutes à pied du centre ville). La réalité nous a vite rattrapé : sans voiture, la perte de temps est importante (certains trajets peuvent voir leur temps multiplié par six). Nous avons donc investi dans une "petite" occasion (on verra ça un jour), pour se simplifier la vie et se permettre des escapades champêtres.
Heureusement, notre logement, bien que proche du centre vile, comprenait un stationnement pour 5 malheureux Dollars supplémentaires par mois. Banco !

Ici, les logements ne sont pas exprimés de la même façon. Point de F2, F3 ou T quelque-chose, mais des 2 1/2, 3 1/2 et autres joyeusetés. Chaque pièce est comptée ici, la salle d'eau étant le 1/2 supplémentaire (enfin, si nous avons bien compris le système). Nous occupons un 3 1/2 (donc un salon, une chambre, une cuisine assez grande pour y manger à quatre largement ou six en se serrant, une salle de bain/WC) en demi sous-sol, avec locker (l'équivalent canadien d'une cave, mais pas en sous-sol car dans une sorte d'abri partagé entre voisins) et stationnement, incluant laveuse, sécheuse, poêle, réfrigérateur et en face d'un joli parc - sur lequel nous avons des revendications territoriales comme jardin personnel pour nos repas, puisqu'il a vue sur notre chez-nous et propose de fort pratiques tables de pique-nique.
Le demi sous-sol signifie qu'en dessous du seuil des fenêtres, notre logement est enterré. C'est souvent gage d'un logement moins cher, ce qui semble se vérifier pour nous, malheureusement sans l'électricité. Car il n'est pas rare de trouver des logements chauffés, éclairés ou les deux en même temps, donc avec facture d'électricité à charge du bailleur.
Chose surprenante pour les français que nous sommes, l'électroménager est fourni par le propriétaire, là encore fait courant en ces terres nord-américaines. Ainsi, nous n'avons pas eu à investir dans de coûteux électroménagers, et le mot est pesé puisque acheter un poêle (terme local pour une cuisinière) reviens à vendre un rein (les tarifs sont souvent aux alentours de 1000$ ou plus en neuf, sauf modèle bas de gamme ou chance de cocu - je parle des tarifs pour un poêle, pas un rein là). C'est également un souci en moins quand notre visa touchera à sa fin, puisque nous n'aurons pas de revente à gérer.
Enfin, parmi les décalages culturels surprenants (constatés sur d'autres logements visités), notons la quasi absence de poignées de portes, remplacées par des boutons de portes - mais si, vous devez voir de quoi je parle, ces horribles trucs ronds impossibles à manipuler quand vous avez les mains pleines ou que vous êtes encore à moitié endormi le matin -, les doubles fenêtres (nous ne parlons pas de double-vitrage mais de deux vitres coulissantes l'une derrière l'autre, je pense que nous bénirons cet équipement l'hiver venu) avec leur triple-épaisseur en moustiquaire, les stores aux fenêtres pour pallier l'absence de rideaux (rare sont les voilages et autres rideaux chez les canadiens), les chauffages rikikis en bas de mur (première impression en les voyant : "ça va vraiment chauffer assez par -30°C ces trucs là ?", mais je pense que oui vu que nous voyons les même partout et que nous trouvons des canadiens ayant survécu aux précédents hivers), les VMC manuelles systématiques dans les pièces d'eau de chaque logement, etc... Notez une particularité pas si rare ici : les doubles entrées munies de doubles portes (ça va si bien avec les doubles fenêtres, car on aime tout en double icitte) ! Mais en hiver, je pense que nous apprendrons à apprécier ces subtilités canadiennes. Nous avons donc une entrée à l'avant dans le salon, et une à l’arrière dans la cuisine (avec une sorte d'entrée isolée avec sa propre porte, ce qui fait non  pas une, non pas deux mais trois portes très exactement messieurs-dames !).

Culturellement, la majorité des canadiens déménagent entre juin et juillet, avec des baux d'un an. Ce qui fait qu'à l'approche des périodes fatidiques, tout va vite ! On se ballade dans le quartier qui nous plait, on relève les 60 logements disposant d'une pancarte "à louer" (et je n'exagère pas sur le nombre), si on croise le propriétaire on visite de suite, sinon lorsqu'on appelle les rendez-vous sont fixés entre le jour-même et le lendemain. Et enfin, après une brève réflexion (faut faire vite ici), on signe son bail pour un an environ.
Lorsque nous avons visité le logement retenu, l'ancien locataire n'avait pas encore déménagé. Comme les canadiens ne s'embêtent pas, ils vendent ou jettent beaucoup de leurs affaires lorsqu'ils déménagent. Ainsi, nous avons racheté pour une bouchée de pain deux commodes, une table et ses deux chaises (l'ensemble en bois massif), un meuble TV, un canapé, un micro-ondes, trois tables basses... Ajoutons à cela de la vaisselle et la télé données, un matelas presque neuf récupéré car jeté par on ne sait qui...
Le propriétaire s'était presque excusé de la taille de la laveuse et de la sécheuse, petites selon lui. Oui, en effet, c'est plus petit que le poêle (qui fait une fois et demie la taille des modèles standard en France), tellement petit que c'est la taille française standard. Hum, nous n'avons vraiment pas la même vision du monde.

Il n'y a d'ailleurs pas que sur la taille standard des laveuses/sécheuses que nos cultures ont des opinions divergentes...

Notre cuisinière taille "standard" avec une canette de Coca pour l'échelle - notez les commandes en haut au fond
(comme sur la majorité des électroménagers ici)

Les étonnantes double-portes (et leur affreux boutons)
Notez que la seconde est équipée d'une moustiquaire derrière sa vitre coulissante

Vue du parc depuis chez nous... La preuve que nos revendications territoriales sont justifiées !

Entrée avant de notre demi sous-sol (à gauche) avec notre rue

Toujours le parc devant chez nous, mais vu depuis un autre angle

La fontaine du parc, première

La fontaine du parc, seconde !

La fontaine du parc, dernière, ça en jette non ?

Trois-Rivières, chez nous

Comme je vous l'avait indiqué, nous avons posé nos valises à Trois-Rivières, une charmante petite ville de la Mauricie au Québec. Pourquoi ici ? Parce que nous nous y sentons bien, parce que cette ville est à taille humaine, qu'elle est suffisamment grande pour proposer tout les services essentiels (et plus encore) mais pas trop pour ne pas s'y sentir rapidement perdu. Et surtout, parce que nous y avons rencontré de charmantes personnes, qui nous ont apporté moult conseils, aides, découvertes et amitié.

Nous avions éliminé rapidement Montréal pour les raisons évoquées précédemment, il nous restait donc en lice Québec et Trois-Rivières. Le choix fut rude, car Québec offre aussi beaucoup d'avantages comparativement à Trois-Rivières : plus d'opportunités de logements et de travail, plus de services (panel plus large et varié), réseau de transport en commun plus développé, apport culturel certain (architecture, musées, etc...) et j'en passe (dont une amie qui nous a apporté un sacré coup de main doublé d'un accueil bien agréable lorsque nous sommes arrivés). Toutefois, pour ceux qui ne le savent pas, notre parcours personnel a amené notre couple à fuir la région parisienne dès que l'occasion s'est présentée. Il était donc primordial pour nous de retrouver l'ambiance "petite ville" que nous avions trouvé en plusieurs lieux de vie (Vichy, Roscoff en Bretagne, Honfleur), point auquel Trois-Rivières correspondait mieux. Ajoutez-y les raisons évoquées en début de ce billet, un coup de coeur pour la ville, un premier passage positif, des loyers moins élevés (au prix de salaires aussi moins élevés aussi, aaargl), un petit emballement pour cette ville et nous voilà installés. Ou presque.

Car oui, il a fallu chercher deux trois menues choses, comme un logement, un travail... Qui dit petite ville dit aussi moins d'opportunités de travail qu'à Québec. Oh, rien de dramatique non plus, il y a du travail ici comme partout ailleurs au Québec, mais juste moins d'employeurs potentiels. Par exemple, Cécile qui est massothérapeute (nom ici pour les masseuses, mais avec des possibilités bien meilleures, nous y reviendrons un de ces jours) avait le choix entre une petite dizaine d'établissements potentiels. Heureusement pour elle, la demande est importante et elle a su convaincre plusieurs employeurs de ses talents.

Côté logement, le choix reste quand même vaste et peu cher mais demande réflexion quand au positionnement que l'on souhaite. En effet, le réseau de transport en commun de Trois-Rivières est assez développé pour permettre des déplacements partout en ville, moyennant de bien planifier son parcours, d'être patient voire de ponctuer son trajet de passages pédestres. Car c'est là que le bât blesse : il faut bien avouer que les délais de passages ne sont pas aussi avenants que le maillage du réseau. Les différents lignes ont des passages réguliers allant de 30 minutes à plusieurs heures entre deux bus (notamment dès qu'on s'éloigne du centre et des quartiers commerciaux) avec des enchaînements incertains (une ligne part au moment où l'autre arrive au point de correspondance : retard ou avance ayant des effets "dramatiques").

La ville est divisée en quartiers, assez marqués (si j'ai bien compris, elle est le fruit de la fusion de plusieurs municipalités). Elle borde la rive nord du Saint-Laurent et est coupée en deux par le fleuve Saint-Maurice. A l'est, on trouve les quartiers du cap de la Madeleine et leurs petites maisons, son centre commercial, le sanctuaire Notre-Dame du Cap (magnifique église et son parc). A l'ouest du Saint-Maurice, bordé du fleuve (au sud) et de l'autoroute (au nord), c'est le centre-ville et la vieille ville, quartiers animés le long de la rue des Forges et du port. Encore plus à l'ouest et un peu au sud, c'est Trois-Rivières ouest (avec le magnifique pont Laviolette enjambant le Saint-Laurent) et Pointe du lac, quartiers tranquilles et quelque peu huppés, parsemés de commerces et proches d'un petit centre commercial. En remontant vers le nord, nous passons par des quartiers d'habitations, l'université de Trois-Rivières et son campus très vert, puis d'autres quartiers d'habitations et commerciaux.

Mais trêve de description, passons au photos !

Détail sur la façade d'un bâtiment proche du centre ville

Vue hivernale (mars) d'une rue du centre-ville vue depuis le parc jouxtant la mairie

Cathédrale de Trois-Rivières vue depuis le parc la séparant de la mairie

Centre-ville vu depuis la mairie

Pont Laviolette vu depuis un bateau (secteur pointe du lac)

Port et ballade avec en arrière plan des bâtiments du vieux Trois-Rivières

Détail du port

Parc Pie XII à Trois-Rivières Ouest (10 minutes à pied de chez nous), vu en mai

La même vue, mais fin mars, ça change tout !
Notre-dame du Cap

Intérieur de Notre-dame du Cap

Fontaine de l'île du lac du parc de Notre-dame du Cap (ouf, j'ai réussi à le dire !)